Maternité et réseaux sociaux

par Catherine Hart Weber

Guider les cœurs. Sculpter les âmes. Donner de conseil de vie. Ces tâches font partie des joies et des sacrifices de l’art vénérable d’être mère.

Une jeune maman, avec laquelle j’avais des réunions hebdomadaires pour l’aider dans ce domaine, avait déjà une bonne compréhension de la nature de sa vocation. Mais elle a dû sortir les mouchoirs quand elle a commencé à m’expliquer : « Je ne suis pas une bonne maman. Je ne suis pas suffisamment présente pour mes enfants, et je passe trop de temps sur mes gadgets électroniques. Ça a un effet négatif sur moi et sur ma famille. »

L’effet dont elle parlait pouvait se résumer à un manque de satisfaction personnel et à une jalousie qui faisait surface lorsqu’elle lisait les commentaires des autres sur Facebook et admirait leurs photos de famille. Les blogues de mamans lui offraient d’innombrables façons de divertir ses enfants, tandis que Pinterest lui donnait un aperçu des repas sublimes qu’elle aurait pu préparer… En tant que mère, elle ne se sentait tout simplement pas à la hauteur.

Nous avons alors mis au point un plan « santé numérique » incluant :

La reconnaissance

Il ne faut pas se laisser berner par ces commentaires qui semblent refléter la perfection – rien ni personne n’est jamais aussi parfait que ne le laissent croire leurs profils impeccables et leurs collections de photos de vacances. Un cœur reconnaissant ayant appris à travers la prière et la lecture de la Bible l’art du contentement aide à se garder d’une trop basse estime de soi et de l’impression de ne pas être suffisamment aimé.

Des limites

La technologie numérique offre à tous beaucoup d’informations utiles, ainsi qu’une source inépuisable de créativité. C’est facile de passer tout son temps à parcourir Internet et de se retrouver à la fin de la journée sans rien d’autre qu’un trop-plein d’information. Les choix intentionnels sont donc de mise et devraient refléter les priorités de vie de chacun, y compris dans les limites que l’on s’impose soi-même quant à l’utilisation de la technologie. Pourquoi ne pas décider d’une limite de temps toute simple, à l’aide d’une minuterie ?

Un gros plan sur la réalité

Le temps où les jeunes mères communiquaient en personne avec les membres de leur famille ou leurs amis est maintenant révolu ; la plupart le font désormais par le biais d’un texte ou d’un message électronique. Et pourtant, pour qu’une relation acquière de la profondeur, il faut plus qu’une connexion artificielle. Il faut un contact personnel. Alors, rencontrez vos amis au parc et tissez de véritables liens avec eux pendant que vos enfants s’amusent. Ne laissez surtout pas l’électronique vous dérober les précieuses années qui vous restent pour profiter de la présence de vos enfants. Lisez-leur des histoires, faites des gâteaux ou jouez aux cartes avec eux. Au lieu de prendre des photos pour les mettre en ligne, profitez plutôt du moment présent avec vos enfants !

Questionnaire:

Il y a des avantages bien distincts à être mère de nos jours – on ne peut cependant pas se permettre de fermer les yeux sur les désavantages. Réfléchissez à vos habitudes en ligne, ainsi qu’à votre façon de gérer votre temps par rapport aux avantages et aux inconvénients de tout ce qui est offert aux mamans sur Internet. Posez-vous les questions suivantes et répondez-y franchement :

  • Combien de temps est-ce que je passe sur Internet tous les jours ? Quelles seraient des limites raisonnables ?
  • Est-ce que j’ai mis en place des limites personnelles vis-à-vis de la technologie numérique qui sont un bon exemple pour mes enfants ?
  • Est-ce que mes activités en ligne m’empêchent de répondre aux besoins de ma famille ?
  • Est-ce que je partage des photos qui donnent une représentation honnête de ma vie, ou est-ce que je les vernis d’une fausse apparence de tranquillité et de perfection ?
  • Est-ce que j’en dis trop sur mes enfants – penseront-ils que je les ai « utilisés » lorsqu’ils seront assez grands pour lire Facebook eux-mêmes ? (Est-ce que j’aurais aimé que mes parents partagent autant d’information sur moi lorsque j’étais enfant ?) Se peut-il que mes commentaires en ligne puissent leur être dommageables ? Quels sentiments devront-ils gérer lorsqu’ils auront grandi et qu’ils liront mon blogue ?
  • Est-ce que je montre du respect envers mon époux par mes commentaires et aussi par les « amis » que je choisis d’avoir en ligne ?
  • À quoi ressemble mon « empreinte numérique » ? Comment est-ce que l’information que je mets à la disposition de tous dans le domaine public pourrait-elle être utilisée ou retournée contre moi ? Ma vie pourrait-elle en souffrir ? Y a-t-il des commentaires que je préférerais cacher à certaines personnes ?
  • Mes commentaires reflètent-ils l’amour du Christ pour un monde déchu ? Comment arriver à le refléter dans mes interactions personnelles ? Où se trouve l’équilibre ?
  • Combien de temps est-ce que je passe dans la nature ou en famille ? Et sur Internet ? Y a-t-il des activités dont je peux simplement profiter, ou est-ce que je me sens toujours dans l’obligation de les partager avec les autres en ligne ?

 

Certaines parties de cet article ont paru dans le numéro de janvier/février 2014 du magazine Thriving Family. Tous droits réservés © 2013 par la Dre Catherine Hart Weber. Utilisation autorisée. ThrivingFamily.com.