Être un exemple pour nos enfants : mission impossible?

Qu’on le veuille ou non, nos enfants observent et imitent nos actions

Par Dominique Ourlin

Autant demander aux parents d’être parfaits ! Ils doivent pourtant apprendre « sur le tas » (et de plus en plus sur le tard…) à vivre en couple et à élever leurs progénitures !

Non, être un bon exemple ne signifie pas être parfait. Depuis leur plus tendre enfance, nos enfants ont vite compris que nous avions nos travers, nos points faibles, nos défauts. Et pourtant, des exemples, nous en sommes tous et en tout temps. Pour le meilleur et pour le pire. De bons ou de mauvais, selon le cas. Si les paroles s’envolent – quoi qu’elles ne soient jamais sans conséquences – les actes, les attitudes, les comportements laissent une trace indélébile dans les jeunes cœurs. Voilà qui devrait nous faire trembler, nous amener à une certaine humilité et à nous remettre souvent en question.

Si nous avons raison de nous préoccuper de ce que nos enfants entendent à la maison, nous devons nous préoccuper bien davantage encore de ce qu’ils y voient.

La pire éducation est sans doute celle qui est faite de commandements et de règles que les parents imposent à leurs enfants alors qu’ils leur donnent un piètre exemple de par leur propre comportement. C’est pourtant une tendance naturelle de l’être humain.

« Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. » (Matthieu 23.3)

Dans la vie de tous les jours, les occasions ne manquent pas d’apprendre à être de bons exemples, sans prétendre être ce que nous ne sommes pas. Puissions-nous commencer par prendre conscience que, si nos actions parlent plus fort que notre bouche, nos réactions au quotidien crient.

  1. Quand il nous arrive de nous disputer devant nos enfants (ne me dites pas que ça ne vous arrive jamais…) : apprenons à régler nos conflits de manière adulte et pacifique – cela les marquera davantage que toute prétendue perfection. Entendre parfois leurs parents se disputer ne va pas forcément les traumatiser à vie ; les voir se parler avec respect et écoute pour résoudre leurs différends les marquera et les façonnera bien davantage.

« Mettez-vous en colère, mais n’allez pas jusqu’à pécher; que votre colère s’apaise avant le coucher du soleil. » (Éphésiens 4.26)

  1. Quand nous recevons une mauvaise nouvelle (facture salée ou autre) : dépassons le stade de la colère ou de l’irritation du premier instant en adoptant une attitude constructive (« Tant pis… Dieu connaît toutes choses… On y arrivera… ») et prions à ce sujet devant nos enfants et avec eux plutôt que de continuer à maugréer. Sachons transformer des circonstances désagréables en occasions de se tourner vers Dieu avec confiance. Nos enfants s’en souviendront bien plus longtemps que de nos leçons et de nos sermons.

« Il ne redoute pas les mauvaises nouvelles, son cœur est ferme, plein de confiance dans l’Éternel. » (Psaume 112.7)

  1. Quand nous sommes de mauvaise humeur, fatigués ou irrités – que ce soit pour une bonne ou une mauvaise raison : apprenons à maîtriser nos émotions et à réagir avec honnêteté (« Désolé, ce soir, j’étais plutôt de mauvaise humeur et ce n’est pas de votre faute. ») Appelons les choses par leur nom. Apprendre à identifier et nommer le problème contribue bien souvent à le désamorcer et peut constituer un grand pas vers sa solution.

« Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre? Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. » (Genèse 4.6-7)

  1. Quand nos enfants nous agacent ou nous énervent par leur comportement et que nous réagissons de manière excessive : apprenons à reprendre le dessus et à leur expliquer pourquoi nous avons réagi ainsi. Les ai-je disciplinés de manière intempestive ou excessive ? (« J’veux pas savoir qui l’a fait. Vous êtes privés d’tablette pour la semaine ! ») Ayons l’humilité, l’honnêteté et le courage de rectifier le tir et de réviser notre décision, surtout si elle est injuste et davantage le fruit de notre colère que de notre souci de justice.

« Vous, pères, n’exaspérez pas vos enfants, mais élevez-les en les éduquant et en les conseillant d’une manière conforme à la volonté du Seigneur. » (Éphésiens 6.4)

  1. N’oublions pas que la façon dont nous traitons notre conjoint laissera une marque profonde dans l’âme de nos enfants et influencera dans une très large mesure comment ils traiteront leur propre conjoint le jour venu. Un tendre baiser à ma femme, une caresse ou un mot doux en passant sont souvent un baume dans le cœur d’un enfant qui en est témoin et qui se trouve ainsi apaisé et rassuré. « Si papa et maman s’aiment encore, je suis en sécurité. » Apprendre à être à l’écoute l’un de l’autre, y compris dans les choses qui sont importantes pour elle/ lui, et moins pour moi, est un précieux investissement dans notre relation.

« Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu. Femmes, à votre mari comme au Seigneur […] Maris, aimez votre femme comme Christ a aimé l’Église […] Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. » (Éphésiens 5.21-28)

Être parent n’est pas un métier mais une mission d’une importance cruciale pour nos enfants, leur famille à venir, et le monde dans lequel ils vivront et qu’ils influenceront à leur tour. Nos actes, nos attitudes, nos comportements, et surtout nos réactions dans la routine du quotidien contribuent à écrire et à façonner leur avenir.

« Les actes sont des fruits, les paroles ne sont que des feuilles. »

Proverbe anglais

« Les mots sont des nains, les actions des géants. »

Anonyme

 

Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 18 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com.

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