Comment nos faiblesses peuvent devenir les bases d’un mariage solide

Par Cyndi S. Schatzman

Ou comment une tradition européenne a révélé un secret précieux et contre-intuitif pour un mariage heureux

Le jour du mariage de Patricia et Guillaume approchant, leurs amis et collègues missionnaires d’Estonie ont décidé d’organiser une petite fête en leur honneur. Au grand bonheur du jeune couple, c’est à ce moment-là qu’ils ont découvert certaines clés d’un mariage réussi, cachées dans les traditions venues d’Europe de l’Est.

Pour commencer, ils ont mis le couple au défi de réaliser certaines tâches, pour prouver qu’ils étaient dignes de se marier. Guillaume devait planter un clou dans une planche pour montrer qu’il était un mari bricoleur qui saurait prendre soin de sa famille ; Patricia devait découper une chaussette en deux et la recoudre pour faire la preuve de ses talents de ménagère. Ces qualités étaient considérées dans la culture estonienne comme des aptitudes de base primordiales à leur avenir commun.

Dans la série de défis suivante, ils ont découvert que la force de leur relation pouvait aussi se trouver dans leurs faiblesses respectives.

Ainsi, on a bandé les yeux de Guillaume et on lui a demandé de retrouver sa bien-aimée parmi une dizaine de jeunes femmes, pour voir s’il connaissait suffisamment bien sa fiancée. Comment devait-il s’y prendre ? En ne touchant que leur index. À son tour, Patricia, les yeux également bandés, devait reconnaitre son mari parmi un groupe d’hommes au son de leur sifflement.

Guillaume et Patricia ont tous les deux réussi leur épreuve.

Des indices de l’ordre de l’intime

Guillaume a révélé comment il avait reconnu la main de Patricia : un peu plus tôt, elle s’était plainte d’une verrue sur son doigt. Ce n’étaient pas ses ongles parfaitement manucurés qui ont guidé son futur mari à la reconnaitre ; c’était une verrue disgracieuse.

Patricia a compris qu’il s’agissait de Guillaume en l’écoutant siffler, parce qu’elle savait que ce n’était pas son point fort. Alors que les autres hommes avaient produit un sifflement harmonieux, celui de Guillaume était crachotant.

La verrue et le sifflement misérable sont devenus les bases d’un mariage merveilleux qui dure maintenant depuis huit ans. Connaitre son conjoint, c’est connaitre aussi ses faiblesses. Ma question est donc la suivante : comment réagissons-nous quand l’un souffre de verrues informes ou que l’autre ne sait pas siffler correctement ? Notre réaction face aux faiblesses de l’autre peut rendre notre mariage meilleur ou bien contribuer à l’empirer.

Une verrue douloureuse

Tous les couples commencent leur chemin ensemble avec des blessures venues de leur passé. Si votre époux semble se renfermer ou réagir de façon excessive à une situation, ça peut être le signe d’une telle blessure. La guérison commence par la communication et parfois, cela passe aussi par l’aide de thérapeutes professionnels. Le but est de se débarrasser – ou du moins de réduire – cette verrue douloureuse à travers l’amour, la douceur et l’acceptation de l’autre.

Au début de mon mariage, ni mon mari ni moi n’arrivions à comprendre pourquoi je devenais systématiquement triste à une certaine période de l’année. Par la prière, la lecture de la Bible, nos longues discussions et mon exploration du passé, nous avons découvert un domaine de ma vie où il restait de la souffrance non traitée.

Un sifflement ridicule

Il est important de se poser la question : Pourquoi cette faiblesse me dérange-t-elle réellement ? La réponse peut être que vous attendez de votre conjoint qu’il comble certains de vos besoins ou qu’il vous rassure sur vos propres insécurités. Si c’est le cas, il faut que vous commenciez à chercher votre identité et votre sécurité en Dieu, pas en votre conjoint.

Une autre question à se poser est : Cette faiblesse peut-elle devenir une force ? Parfois, des faiblesses dans le domaine des finances, de l’organisation, de la mécanique ou de l’éducation des enfants peuvent être améliorées en suivant des cours ou en s’entourant de bons mentors.

Une dernière question est : Peut-on faire abstraction de ce défaut ? Lisons Éphésiens 4.32 : « Soyez bons et pleins de compassion les uns envers les autres ; pardonnez-vous réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ. » Essayons de suivre l’exemple de Jésus. Les chaussettes qui trainent et le dentifrice mal rebouché peuvent être des bonnes occasions de ne pas s’arrêter sur des petits agacements mais de louer Dieu pour les forces de votre conjoint.

« Servez-vous de vos forces réciproques et protégez-vous l’un l’autre dans vos faiblesses », nous conseille le thérapeute de couple Jim A. Talley. « Quand vous faites l’inverse, c’est à dire exploiter les faiblesses de l’autre et ignorer ses forces, cela conduit inévitablement à un mariage malheureux. »

Patricia n’a plus sa verrue ; Guillaume siffle toujours comme un pied. De nouveaux défis se présenteront à eux, mais ils savent maintenant que leurs faiblesses peuvent devenir des éléments qui les rapprochent l’un de l’autre.

Cyndi S. Schatzman et son mari, Todd, vivaient à Edmond dans l’Oklahoma au moment de la publication de cet article.

© 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais dans le magazine Focus on the Family d’août 2008.